Partager

Comment se passe une tournée de surveillance de Sabots de Vénus ? Rencontre avec Matthieu Brissaud, agent ONF mutualisé "surveillance" au Parc national de forêts

Connaissez-vous le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) ?

Cette orchidée terrestre remarquable est la plus grande d'Europe. D’origine semi montagnarde, elle est présente au Parc national de forêts dans un paysage de plaine ce qui est RARE ! Espèce vulnérable, elle doit faire l’objet d’une grande attention. Les agents de Parc national de forêts et de l’Office national des forêts (ONF) mènent conjointement des actions essentielles à sa préservation. C’est le cas par exemple des Tournées de Surveillance.

sabot_venus_valclavin_180511cgallemant_5.jpg
cchristophe_gallemant_-_sabot_de_venus_14.jpg

Rencontre avec Matthieu Brissaud, technicien forestier sur le secteur de Voulaines-les-Templiers et agent mutualisé « surveillance » pour le compte du Parc national de forêts

Pourquoi des tournées « Surveillance » de zones à Sabots de Vénus sont-elles réalisées ?
Protéger cette espèce patrimoniale et menacée fait partie intégrante des missions du forestier et des agents du Parc national de forêts. Ensemble, nous nous efforçons de la connaître au mieux pour améliorer sa protection, au vu de sa vulnérabilité, qui plus est en contexte de plaine, sur des sites gérés par l’ONF depuis de nombreuses années.

Cette plante est extrêmement sensible à l’impact humain, que ce soit par la fréquentation des sites mais aussi par la gestion qui peut être faite aux abords des sites connus (gestion forestière, travaux d’infrastructure et toutes autres activités modifiant l’habitat de cette orchidée). Cette orchidée est prisée des photographes, car sa fleur en forme de pantoufle (donnant le nom « Pantoufle de Notre Dame » ou « Sabot de Vénus ») est esthétiquement remarquable et elle était autrefois souvent cueillie pour sa beauté, avant sa protection nationale en 1982. 

Des opérations de sensibilisation sont donc nécessaires envers les usagers, notamment sur les impacts dus au tassement (ex : détérioration des tiges et juvéniles difficilement visibles…), sur la cueillette et plus généralement sur la circulation de véhicules dans la nature. 

Il est important de connaitre et protéger les habitats et les espèces exceptionnelles qui sont présentes sur le territoire. Ces tournées de surveillance et de sensibilisation dédiées au Sabot de Vénus visent des sites bien précis pour sensibiliser et, lorsque cela s’impose, appliquer des sanctions conformément à la réglementation qui protège l’espèce.
 

Comment les tournées sont-elles réalisées ? 
Les tournées réunissent des Techniciens forestiers ONF, des Gardes moniteurs du Parc national de forêts, des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) dont des agents commissionnés et assermentés. La Gendarmerie Nationale peut aussi participer à ces tournées interservices. Ces missions de surveillance s’inscrivent dans un cadre coordonné entre services de l’État au plan départemental et interdépartemental sur le territoire du Parc national de forêts.

Les tournées dédiées au Sabot de Vénus sont réalisées au cours de la saison de floraison, généralement de fin Mai jusqu’à fin Juillet, selon les conditions météorologiques. 

La connaissance de terrain des agents concernés par les sites et leurs compétences en matière de police de l’environnement sont essentielles. Le matériel utilisé se compose de jumelles, carnet de constatation, logiciels cartographiques…
 

De quelle manière le Sabot de Vénus est-il protégé ?
Le Sabot de Vénus bénéficie de plusieurs statuts de protection :

  • Protection internationale par la Convention de Berne
  • Protection européenne par la Convention de Washington (et surtout par la Directive Habitats-Faune-Flore Annexes 2 et 4)
  • Protection nationale par l’Arrêté du 20 janvier 1982 fixant la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire

Par ailleurs le Sabot de Vénus figure sur la liste rouge nationale de 2019 en tant qu’espèce « Quasi-menacée », ainsi que sur les Listes rouges de Bourgogne et Champagne-Ardenne en tant qu’espèce « Vulnérable ». 

On peut souligner que la présence du Sabot de Vénus sur le territoire du Parc national de forêts est liée à l’intervention humaine. En effet, grâce à des actions de gestion et des travaux, le forestier, le naturaliste, le gestionnaire ont réussi à pérenniser l’espèce, malgré son déclin global, en maintenant des milieux ouverts ou propices à cette espèce.
 

Pour tout savoir sur le Sabot de Vénus, consultez notre page dédiée.