Le Parc national de forêts est un espace agricole où la polyculture-élevage reste très présente parmi les 550 exploitations agricoles du territoire. Les prairies permanentes occupent une surface importante dans le territoire : 22 978 hectares dédiées au pâturage ou à la fauche. Elles constituent les milieux les plus menacés du territoire par les retournements et les changements de pratiques. Parmi elles, les prairies humides sont des milieux ouverts favorables à une faune riche, elles recèlent des espèces végétales remarquables comme le Narcisse des poètes, particulièrement sensibles aux pressions anthropiques. A contrario, les prairies plus xérophiles, de type pelouses sèches sont menacées par une sous-utilisation et une fermeture des milieux. La végétation spontanée de ces écosystèmes rend un grand nombre de services agroécologiques. Le stockage de carbone, le maintien d’une riche biodiversité floristique et faunistique, la lutte contre l’érosion des sols, la préservation des pollinisateurs et le maintien de la qualité de l’eau sont autant de défis pour lesquels les prairies représentent des atouts précieux. Elles sont également un élément clef dans la durabilité des systèmes de polyculture-élevage.
L’action du Parc national est guidée par sa charte. Sur ces questions, elle vise à :
- Améliorer la connaissance des patrimoines (Orientation 2)
- Soutenir une agriculture durable (Orientation 12) pour devenir un territoire pilote en matière d’agro-écologie (Mesure 1)
- Soutenir une agriculture durable (Orientation 12) pour accompagner des systèmes de polyculture-élevage viables et performants (Mesure 3)
Le projet proposé répond à la nécessité de mieux connaitre et de documenter le fonctionnement actuel des écosystèmes prairiaux, de suivre leur évolution face aux changements climatiques ou de pratiques, ainsi que de communiquer auprès d’un large public sur les enjeux associés à leur biodiversité et leur conservation. Trois objectifs principaux sont poursuivis :
- Améliorer les connaissances scientifiques et techniques sur la biodiversité et la gestion des prairies permanentes du versant Côte-d’Orien du Parc national de forêts.
- Concevoir des outils opérationnels à destination des éleveurs et gestionnaires de prairies pour informer sur les caractéristiques et la valeur de ces milieux, afin d’orienter leur gestion vers des méthodes plus intégrées et respectueuses de la biodiversité.
- Valoriser les connaissances acquises lors de l’étude ainsi que les savoir-faire des gestionnaires de terrain.
ACTIONS PRÉVUES
CONNAISSANCE
- Collecte et analyse de données naturalistes et agronomiques permettant de mieux comprendre le fonctionnement écologique des prairies permanentes du Parc national de forêts. Caractérisation et suivi de la biodiversité de ces milieux (diversité végétale, entomologique).
- Constitution d’un réseau pérenne d’exploitants agricoles dans une logique de science participative (sensibilisation, formation, contribution à la récolte des données et partage des bonnes pratiques) animé par le Parc national de forêts.
GESTION, PRÉSERVATION, RESTAURATION
- Production d’outils (typologie opérationnelle) à destination des gestionnaires d’espaces naturels et des exploitants agricoles pour les accompagner dans la prise en compte et la valorisation de la biodiversité dans leurs modes de gestion des prairies permanentes. Outil à dimension territoriale mais mobilisable dans des contextes similaires, nombreux en région Bourgogne-Franche-Comté.
SENSIBILISATION, COMMUNICATION
- Création d’une plateforme de mise à disposition des données et de suivi de leur évolution dans le temps pour caractériser les effets des changements climatiques et des adaptations des modes de gestion. Pensée dans une logique d’open data les données seront utilisables par les acteurs des secteurs agricoles, de l’environnement et de la recherche et continueront à documenter et à diffuser les résultats.
- Sensibilisation du grand public et partage de connaissance avec les acteurs du monde agricole. Organisation de journées d’échange. Développement de matériel pédagogique.
FINANCEMENT
Le cout total du projet s’élève à 340 549 €
Le Parc national de forêts bénéficie du soutien de l’Union européenne. Le montant de la subvention FEDER s’élève à 204 329 €.
