Le Parc national de forêts abrite de nombreux milieux naturels et semi-naturels remarquables, comme des marais tufeux, des prairies humides et des pelouses sèches qui constituent autant de réservoirs de biodiversité d’importance régionale et nationale. Le Cœur du Parc national, constitué à 95% de forêts, abrite en particulier des espèces remarquables inféodées au milieu forestier telles que la Cigogne noire, le Damier du frêne, ou encore le Lichen pulmonaire. Le Parc national de forêts est responsable de leur protection. Les connaissances sur de nombreuses espèces à fort enjeu de conservation sont encore insuffisantes ou incomplètes, en particulier sur la partie côte-d’orienne du territoire. Ainsi de nombreuses espèces ou groupes d’espèces emblématique, ne bénéficient pas de déclinaison de programmes d’actions concrets pour assurer leur conservation.
En Cœur, la charte du Parc national de forêts vise à :
- Mieux connaître la biodiversité, les écosystèmes et suivre leur état de conservation (Objectif 1)
- Assurer la conservation des cibles patrimoniales du territoire (Objectif 5). Les « cibles patrimoniales » du territoire sont les éléments naturels qui – à l’échelle locale parfois, mais surtout régionale, nationale ou européenne – revêtent une grande valeur. Ce sont des milieux forestiers, prairiaux, humides et rocheux emblématiques du territoire mais aussi des interfaces entre ces espaces (notamment les lisières), ainsi que des espèces emblématiques
- Garantir le bon fonctionnement des écosystèmes et l’expression de la biodiversité (Objectif 6)
Ces mesures trouvent leur écho sur le reste du territoire du Parc national :
- Mieux comprendre l’écosystème forestier et son fonctionnement et Approfondir la connaissance des patrimoines naturels (Orientation 2)
- Assurer la conservation des patrimoines naturels remarquables (Orientation 5)
- Améliorer l’état des continuités écologiques (Orientation 6)
Dans le cadre de financements européens FEDER pour la région Bourgogne-Franche-Comté, un programme sur 3 ans vise la conservation d’un ensemble d’espèces emblématiques de la partie côte-d’orienne du territoire du Parc national de forêts. Les cibles sont les suivantes :
- L’avifaune forestière, en particulier la Cigogne noire, l'Autour des palombes, les petites chouettes de montagne (Chouette de Tengmalm et Chevêchette d’Europe), et le Pic cendré
- Les chiroptères forestiers
- La flore/fonge forestière (Sabot de Vénus, Ligulaire de Sibérie, espèces indicatrices de naturalité)
- Le Damier du frêne
- La Biodiversité des bords de route.
Trois leviers seront mobilisés :
- La production de connaissances ciblées de ces espèces visant à identifier des leviers d’action pour leur conservation
- La réduction des pressions qui pèsent sur ces espèces, couplée à des actions de sensibilisation
- La gestion conservatoire et la restauration de leurs habitats, couplées à des actions de sensibilisation. Le patrimoine naturel du Parc national de forêts, et notamment de sa partie côte-d’orienne, est très riche. L’est de la forêt domaniale de Châtillon est notamment considéré comme l’espace forestier le plus riche en biodiversité de Bourgogne.
Pour chaque espèce ou groupe d’espèces retenu, le projet vise à améliorer leur prise en compte et leur état de conservation en réduisant les sources de pressions qu’elles subissent. Le projet porte sur une liste limitative d’espèces emblématiques afin d’éviter tout risque de dispersion des moyens qui lui sont affectés.
ACTIONS PRÉVUES
CONNAISSANCE
- Recherche ou approfondissement de la connaissance sur l’état des populations et / ou des aires de répartition des espèces pour lesquelles les connaissances sont lacunaires, ainsi que des pressions qu’elles et leur habitat subissent
- Construction d'une base de données opérationnelle et d'outils de terrain pour suivre les espèces à enjeux, notamment les sites d’intérêt particulier (nidifications, stations)
- Conception de protocoles de suivis pertinents pour chaque espèce et groupe d’espèces ciblés
- Bilans des suivis (inventaires des stations de ligulaires de Sibérie, de sabots de vénus, et de lichens pulmonaires, nidifications de cigognes noires, d’autours des palombes, ou encore des colonies de reproductions de chiroptères)
GESTION, PRÉSERVATION, RESTAURATION
- Élaboration de programmes locaux d’actions pour chaque espèce ou groupe d’espèces à enjeux avec des propositions de mesures concrètes de gestion et de réduction des pressions
- Identification de sites nécessitant des actions de restauration écologique (pour les stations à sabots de vénus en particulier)
- Synthèse des opérations réalisées
SENSIBILISATION, COMMUNICATION
- Articles sur le site internet et les réseaux sociaux du Parc national
- Pilotage d’actions de sensibilisation pour différents types de publics : production de documents de communication écrits et oraux (plaquettes, kakémono, conférences), mais aussi des formations d’agents de terrain, retours d’expérience vers des acteurs régionaux
L’urgence des problématiques environnementales associées au déclin de la biodiversité impose au Parc national de mettre en œuvre des actions concrètes au plus tôt après sa création. Il s’agit avec ce projet de créer un effet d’accélération dans la définition et la mise en œuvre d’actions concrètes de conservations d’un cortège d’espèces emblématiques des milieux naturels du versant côte-d’orien du Parc national.
FINANCEMENT
Le cout total du projet s’élève à 376 165,15€
Le Parc national de forêts bénéficie du soutien de l’Union européenne. Le montant de la subvention FEDER s’élève à 225 699,09€.