Pelouses submontagnardes du plateau de Langres

Présentation générale du site 

Le site Natura2000 « Pelouses submontagnardes du plateau de Langres » c’est :

• 5 secteurs distincts dont 3 sont localisés autour de la commune d’Auberive
• 38 hectares au total
• Les habitats d’intérêt communautaire couvrent près de 12% du site
  
  
   

Les enjeux 

Les espèces d’intérêt communautaire

Il n’y a pas d’espèce de flore ou de faune d’intérêt communautaire sur le site Natura 2000. Toutefois, plusieurs espèces sont d’intérêt patrimonial, protégées ou rares sur les pelouses du site. Parmi ces espèces on note par exemple l’Aster amelle (protégée au niveau national), l’Œdipode stridulante (la Butte de Taloison est l’une des seules stations connues de l’ex Champagne-Ardenne), l’Azuré du Serpolet (espèce protégée sur le territoire national), la Mante religieuse et le Lézard des souches (protégé sur le territoire national).

• L’Aster amelle, appelée aussi Marguerite de la Saint-Michel, est une plante qui apprécie les températures élevées, et qui se développe sur des sols calcaires assez secs et pauvres en nutriments . C’est une espèce liée aux pelouses en voie de fermeture. Cette plante herbacée vivace de quelques dizaines de centimètres de haut fleurit tardivement, parfois jusqu’en octobre. La tige est dressée et les feuilles sont rugueuses et couvertes de courts poils. Le nom d’Aster signifie “étoile” en latin. Il fait référence à la forme en étoile de la fleur. Il s’agit d’une espèce protégée au niveau national. Il est donc interdit de la détruire, de la déplacer ou de la mettre en vente.

   

• L’Oedipode stridulante est une espèce de l’ordre des orthoptères (sauterelles, criquets, grillons). Cette œdipode fréquente classiquement des pelouses et des prairies sèches et chaudes, exposées au sud et présentant des zones de sol nu. Les mâles, très mobiles, peuvent se déplacer le long des coteaux et se réfugier par temps chaud dans des secteurs où la végétation est plus haute. Le mâle émet en vol un puissant claquement de crécelle qu’il produit avec ses ailes postérieures. Mais il est aussi capable de voler sans bruit. Les femelles sont aussi capables de produire ce son, en vol comme au repos. Espèce d'affinité montagnarde, les mentions sont plus nombreuses au-dessus de 800 m d’altitude, mais elle peut également être observée à plus basse altitude. Elle est en fort danger d’extinction en région Grand-Est.

   

• L’Azuré du Serpolet est un petit papillon dont le dessus est bleu intense et taché de noir aux ailes antérieures. Au début de sa croissance, la chenille est phytophage et se nourrit des corolles de ses plantes hôtes. Elle tombe ensuite au sol et est transportée par les fourmis du genre Myrmica dans leur fourmilière. Elle se nourrit alors, jusqu’à sa métamorphose, de larves de fourmis. En France, les populations de l’Azuré du Serpolet sont en baisse. Il réside dans les clairières, les lieux herbus secs. Il fréquente des milieux relativement ouverts et chauds, à végétation herbacée rase, et légèrement embuissonnés. Les principales menaces qui pèsent sur l’Azuré du Serpolet sont la dégradation ou la disparition de son habitat, la disparition de ses plantes hôtes et la fermeture des milieux.

   

• La Mante religieuse vit camouflée dans la végétation arbustive des milieux secs et chauds, comme les friches et les buissons ensoleillés sur des pelouses sèches, où on peut l’apercevoir se réchauffer au soleil au sommet de la végétation. Cette espèce doit son nom à la posture qu'elle prend lorsqu'elle est à l'affut : fémurs des pattes antérieures relevés et joints contre le thorax, comme en prière. La Mante se nourrit exclusivement de proies vivantes (pucerons puis mouches, criquets, papillons de jour etc.) qu’elle dévore lentement sur place. Généralement bien camouflée par sa coloration, elle les traque ou bien se tient à l'affût dans l'herbe ou sur un buisson, attendant leur passage. La Mante religieuse est la plus commune des mantes européennes, elle est largement présente dans toute la France.

   

• Le Lézard des souches est un lézard plutôt lent, adapté aux climats contrastés continentaux et aux milieux plus frais que le Lézard vert occidental. Il apprécie les zones à végétation herbacée assez haute. Il habite les milieux secs comme les rocailles, les talus ensoleillés, les broussailles, mais aussi les prairies sèches, les haies et lisières de forêts. Le Lézard des souches se nourrit de divers insectes et d’araignées, qu’il capture le jour. La dégradation des habitats (déprise rurale, enrésinement, gestions inadaptées, urbanisation, piétinement des sites de reproduction etc.) constitue la principale menace pour le Lézard des souches.
   

Les habitats d’intérêt communautaire

Le site Natura 2000 des « Pelouses submontagnardes du plateau de Langres » comprend, à l’origine, 3 secteurs distincts localisés aux environs d’Auberive : 

• La « Butte de Taloison » sur la commune de Bay-sur-Aube,
• La « Butte du Haut-du-Sec » sur la commune de Perrogney-les-Fontaines
• La « Butte des Teurets » sur la commune de Poinsenot. 

Ce site couvre 38 hectares et est surtout composé de pelouses de montagne situées sur des petites collines de calcaire oolithique. Les pelouses ont été intégrées au réseau Natura 2000 pour la richesse de leurs habitats naturels : des pelouses sèches montagnardes à Séslérie, des pelouses plus classiques à Brome dressé, des buissons de genévriers et, par endroits, des éboulis calcaires. On y trouve notamment des habitats rares et précieux comme la pelouse montagnarde sèche à Séslérie, les éboulis calcaires chauds et la pelouse calcicole à humidité moyenne.

La pelouse montagnarde à Séslérie est une pelouse sèche, souvent en pente ou en petite terrasse, où l’herbe n’est pas très haute et couvre environ les trois quarts du sol. Elle est dominée par la Séslérie bleuâtre, accompagnée de la Phalangère rameuse et de petites plantes typiques des prairies, comme la Germandrée petit chêne et le Thésium des Alpes. 

Sur la pelouse de Bay-sur-Aube, ce groupement se situe sur des pentes raides alors que sur Poinsenot et Perrogney-les-Fontaines, ce même groupement se situe sur des zones non pentues. Cet habitat, est considéré comme très rare en ex Région Champagne-Ardenne. Il abrite de nombreuses espèces remarquables au niveau faunistique : Lézard des souches et Lézard des murailles et deux espèces de papillons sur liste rouge régionale. Au niveau floristique s'y trouvent une espèce protégée nationalement, trois régionalement et cinq sur liste rouge régionale. De ce fait, la valeur patrimoniale de ce site est forte.

 

Les éboulis calcaires du site Natura 2000 proviennent d’anciennes zones dénudées par l’activité humaine, souvent au sein de pelouses sèches à Séslérie. À Perrogney-les-Fontaines, ils sont peu étendus et dominés par le Centranthe à feuilles étroites, avec une valeur patrimoniale moyenne. À Poinsenot, ils sont plus riches et typiques, avec le Silène glaréeux et le Rumex en écusson, ce qui leur confère une forte valeur patrimoniale. À Bay-sur-Aube, la pente moins ensoleillée abrite une flore moins caractéristique dominée par la Mélitte à feuilles de mélisse et le Bois de Saint-Lucie, d’intérêt plus faible. Cet habitat rare en Champagne-Ardenne est fréquenté par des lézards protégés.

La pelouse calcaire, plus continue, est dominée par le Brome dressé et d’autres herbes basses comme la Fétuque de Léman, le Brachypode penné ou la Germandrée. Rare dans la région et reconnue au titre européen, cette pelouse accueille aussi des lézards protégés et l’Orobanche de la germandrée, une plante rare. Sur le site, sa surface limitée lui confère une valeur patrimoniale moyenne. 
 

Les actions

L’animation du site est encadrée par le Document d’Objectifs (DOCOB). Celui-ci a été rédigé et validé en 2004. 

Les actions de connaissance 

• Suivre l’évolution de la surface des habitats d’intérêt communautaire : l’ensemble des habitats d’intérêt communautaire fera l’objet d’une cartographie et d’une estimation de leurs surfaces.
• Réaliser des inventaires de certaines espèces à fort enjeu de conservation
   

Les actions de gestion 

• Coupe et exploitation des pins et autres ligneux : l’objectif est de ralentir la dynamique de fermeture du milieu par les pins, et de préserver les espèces dépendantes des milieux secs et ouverts
• Favoriser la mise en place de jachères entre pelouses et cultures.
   

Les actions de sensibilisation

• Élaboration d’outils de communication
• Organisation de sorties nature à destination du grand public pour sensibiliser le plus de monde à la protection des pelouses sèches et découvrir leur biodiversité
  
  
  
   

Ce site Natura 2000 est co-financé par des fonds européens et la Région Grand-Est