Un peu d'Histoire
Suite au Sommet de la Terre de Rio en 1992, l’Union Européenne s’est engagée à endiguer la perte de la biodiversité dans les 27 pays qui la composent. C’est ainsi que Natura 2000 voit le jour, comme réseau ambitieux de préservation de sites naturels.
Il est fondé sur l’application de deux directives européennes :
- La Directive Oiseaux du 2 avril 1979 (et révisée le 30 novembre 2009) qui définit des règles en faveur de la protection et de la conversation à long terme de toutes les espèces d’oiseaux sauvages et d’oiseaux migrateurs de l’Union Européenne. Cette Directive dresse une liste des espèces protégées dans les sites Natura 2000 appelés « Zones de protection spéciale (ZPS) »
- La Directive Habitats Faune Flore du 21 mai 1992 qui définit des actions pour la conservation de la faune, de la flore et d’habitats naturels présentant un « intérêt communautaire ». Les espèces et habitats concernés par cette deuxième Directive sont protégés dans des sites appelés « Zone spéciales de conservation (ZSC) ».
Peut-être avez-vous déjà entendu parler des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) ? La détermination des sites Natura 2000 s’est en grande partie basée sur cet inventaire de sites présentant un intérêt écologique fort. (Plus d’infos)
Quelle répartition ?
En Europe, le réseau Natura 2000 représente près de 27 000 sites qui couvrent 18 % de milieux terrestres et 9 % de milieux marins. En France, on dénombre 1 756 sites Natura 2000 qui s’étendent sur 13 % du territoire terrestre métropolitain et 36 % des milieux marins.
Le Parc national de forêts compte 18 sites Natura 2000 qui couvrent 28 % du territoire. Dispersés sur l’ensemble du Parc national, aussi bien en Haute-Marne qu’en Côte d’Or, les sites Natura 2000 peuvent couvrir aussi bien toute une vallée qu’un ensemble de petits sites disséminés. C’est par exemple le cas du site Natura 2000 des « Marais tufeux du Châtillonnais » qui dénombre un total de 21 marais répartis dans 20 communes différentes. Se retrouvent également des sites de gîtes à chiroptères, des pelouses, des massifs forestiers, ou encore des vallons glaciaires et des marais.
Une richesse et une diversité d'habitats naturels
Les 18 sites Natura 2000 du Parc national de forêts abritent près de 30 habitats « d’intérêt communautaire » différents. Certains sont très connus localement, comme les tufières et marais tufeux, habitats si riches et particuliers, en grand nombre sur le territoire.
Les prairies de fauche ou pâturée des vallées de l’Aube et de l’Aujon sont également des habitats au titre de la Directive Habitat. En effet, les prairies sont à la fois des réservoirs de biodiversité (floristique et faunistique) et des milieux rendant un grand nombre de services indispensables tels que la purification des eaux, la production agricole, ou encore l’atténuation des effets du changement climatique par le stockage de CO2 dans le sol.
Les pelouses, moins bien connues, font partie même des habitats prioritaires. Loin des pelouses de nos jardins, il s’agit de milieux très rares et sensibles qui se développent sur des sols pauvres, composés d’une végétation très rase. Elles présentent une grande diversité floristique et hébergent des espèces souvent menacées. Ces milieux issus d’un ancien agropastoralisme subissent aujourd’hui la déprise et tendent à se « refermer », colonisées par des arbres et arbustes. Une intervention humaine est donc nécessaire pour les conserver.
Les zones rocheuses et d’éboulis, les grottes, les rivières ou les formations végétales de milieux humides sont autant d’autres habitats naturels protégés.
Et bien sûr, un grand nombre d’habitats forestiers sont présents au sein du Parc national de forêts : forêts de hêtres, forêts de pentes, ou encore forêts alluviales bordant les 700 km de cours d’eau.
Quelques espèces emblématiques
Natura 2000 en actions
La démarche du réseau Natura 2000 repose sur deux grands objectifs :
Préserver et restaurer le patrimoine naturel
Il s’agit de maintenir ou de rétablir le bon état de conservation des habitats et des espèces au sein de chaque site Natura 2000. Pour y répondre, la démarche se base sur une gestion concertée et participative avec l’ensemble des acteurs du territoire pour définir les actions et mesures de gestion à mettre en place en tenant compte des préoccupations de chaque partie prenante.
Les mesures de gestion ainsi proposées collectivement se déclinent en :
Des suivis scientifiques de l’évolution des populations et de l’état de conservation des milieux afin d’améliorer leur connaissance ;
Des contrats Natura 2000, sur la base du volontariat, rémunérés ou non, qui permettent la mise en œuvre d’actions concrètes afin d’adapter une activité aux enjeux de conservation d’un site (ex : retard de fauche, mise en défens de berges, création d’îlots de sénescence) ou de mener des travaux d’entretien ou de restauration (ex : mise en place d’un pâturage extensif, travaux de débroussaillement).
Tenir compte des préoccupations économiques, sociales et culturelles
Développer des projets et des activités dans un site Natura 2000 ? Oui, c’est possible, sous réserve qu’ils soient compatibles avec les objectifs de conservation des habitats et des espèces ayant justifiés la désignation du site. Il est donc important en amont de tout projet de s’assurer que celui-ci n’ait pas d’incidences sur le site. L’évaluation des incidences vise à déterminer si le projet peut avoir un impact significatif ou non sur les habitats ou les espèces.
Seule obligation réglementaire de la démarche, elle est à la responsabilité et à la charge du porteur de projet. Plus elle est menée tôt, plus il sera aisé d’adapter le projet ou l’activité pour réduire au maximum ses incidences. À noter qu’une activité inscrite dans un contrat Natura 2000 ou une charte Natura 2000 est dispensée d’une évaluation des incidences.
Plus d'informations :
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/reseau-europeen-natura-2000
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Natura 2000 est co-financé par des fonds européens et les Régions.
